Contrôle d’un herbivore affamé

Réduction des populations d’orignaux pour favoriser la régénération de la forêt du parc national du Gros-Morne

L’enjeu

Des gaules de sapin baumier dans une clairière. Régénération du sapin baumier le long du sentier de la chute Baker’s Brook en 2017, rendue possible par la réduction du nombre d’orignaux dans le secteur. Photo : © Tom Knight

L’orignal a été introduit sur l’île de Terre-Neuve il y a un peu plus de 100 ans. Sur un territoire où la nourriture était abondante, les prédateurs rares et les maladies presque inexistantes, la population d’orignaux a connu un essor spectaculaire, particulièrement dans les forêts de basse altitude du parc national du Gros-Morne, où sa densité est de cinq à vingt fois plus élevée qu’ailleurs au Canada. Le broutement intense a eu des effets extrêmes. Environ 65 kilomètres carrés de forêts autrefois saines se sont métamorphosés en prés, et 75 % du territoire ne contient plus assez de jeunes arbres pour se régénérer lorsque meurent les arbres matures. La biodiversité forestière périclite et les espèces qui en dépendent se retrouvent sans habitat. Les premiers efforts pour contrôler les populations d’orignaux dans le parc (2011- 2014) ont été couronnés de succès, mais nous savons maintenant qu’ils ne suffisent pas à renverser la vapeur.

L’approche

  • Pousser plus loin le premier programme de réduction du nombre d’orignaux, en abattant suffisamment de spécimens pour réduire la population à deux individus par kilomètre carré d’habitat.
  • Surveiller de près la régénération du sous-étage et son broutement par les orignaux.
  • Multiplier les communications et les occasions de sensibiliser les visiteurs et le grand public quant à l’importance des programmes de restauration.

Les réalisations

  • Collaboration avec des chasseurs bénévoles pour réduire la population d’orignaux à environ 2 000 individus (2/km2) en 2017.
  • Inversion du déclin de l’écosystème forestier en favorisant la croissance du sapin baumier et en augmentant le nombre de jeunes arbres et d’arbustes dans le sous-étage.
  • Don de viande d’orignal aux congélateurs communautaires et aux collectes de fonds d’organismes autochtones ou sans but lucratif.
  • Communication de messages sur la santé et la restauration des forêts par le biais d’activités d’interprétation, d’affichage dans les sentiers dans les parcs, de programmes scolaires et de présentations en ligne.

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